Blog de Loïc Bodin

La photo lassante

La polémique sur la photo supposée de Rimbaud sur la terrasse de l'hôtel de l'univers a de quoi lasser. Elle dure depuis plusieurs mois entre une poignée de rimbaldiens parfois peu enclins à la retenue et à la modération. C'est malheureusement le cas de Jean-Jacques Lefrère, pourtant fin connaisseur de Rimbaud. Il signe une tribune acerbe dans le Nouvel Obs qui n'apporte rien au débat : il fustige ses détracteurs sans apporter de preuve crédible, on sent l'aigreur à l'endroit où l'on attendrait de lui du calme et de l'argumentation. C'est bien dommage, pour nous, comme pour lui, car une telle sortie ne le sert pas, bien au contraire. Ce qu'il faut rechercher dans cette affaire est la vérité, le débat ne doit pas effrayer les protagonistes, ce qui est toujours pénible et suspect.

>> lien vers la tribune de Lefrère dans le Nouvel Obs

Photo présumée de Rimbaud : à 8 mois près

8 mois.

8 mois, c'est la durée de la polémique, depuis la publication de la photographie sur laquelle poserait Arthur Rimbaud, sur la terrasse de l'hôtel de l'Univers à Aden.

8 mois, ce serait le temps qui sépare la date de cette photo et l'arrivée de Rimbaud sur place.

La revue des ressources publie un article particulièrement intéressant consacré au sujet : Jacques Bienvenu y explique que l'un des personnages apparaissant sur la photo est Pierre Joseph Dutrieux, médecin belge de passage à Aden en 1879. Il y a rencontré Lucereau, un explorateur identifié sur la photographie.

Les lettres du docteur Dutrieux datent très précisément sa rencontre avec Lucereau à Aden de novembre 1879. Soit. Le seul problème, c'est que Rimbaud est arrivé sur place en août 1880 : il n'est donc pas possible qu'il apparaisse sur une photo prise là bas 8 à 9 mois auparavant.

Amis de Rimbaud : les prochaines rencontres

La rentrée est riche en conférences pour les Amis de Rimbaud. Après une expédition à Londres le 11 septembre, sur les traces du poète, la nouvelle "saison" verra se succéder dans les salons du Procope Jean-Luc Steinmetz, Yann Fremy, Bruno Claisse et David Ducoffre, de septembre à décembre 2010.

Un visage parfaitement ovale d'ange en exil

LeMonde.fr consacre un court article à l'exposition Rimbaudmania, qui ouvrira ses portes le 7 mai à la galerie des bibliothèques de la ville de Paris (22 rue Malher, 75004 Paris). Cette exposition, à laquelle plusieurs billets ont déjà été consacrés sur ce blog, est dirigée par Claude Jeancolas. 

Pour voir l'article, cliquer ici. 

Au delà des images et des sensations dont parle Rafaële Rivais dans son article, les Voyelles de Rimbaud évoquent aussi des formes, de la même façon que sa poésie en formule. Mythe, phénomène, icône, inspiration, détournement : l'exposition Rimbaudmania fait le tour de la question. Rendez-vous donc dans le 4e arrondissement de Paris, du 7 mai au 1er août 2010

Sur les traces de Rimbe à Bruxelles

A l'emplacement de l'hôtel, disparu, où Verlaine a tiré sur Rimbaud

 

Et la vue depuis l'entrée de l'ancien hôtel :

 

Le mythe de Rimbaud - La " Rimbaudmania " - L ' exposition !

 

Image ©Rimbaudmania et ©http://pedrodorianblog.canalblog.com

Depuis la thèse de René Etiemble (celui que Pierre Brunel a connu comme maître) soutenue en 1952 et publiée en 1954 (revue en 1968 : voir le site de Gallimard), le "mythe de Rimbaud" est dans l'esprit de nombreux artistes et commentateurs : comment se revendiquer de Rimbaud sans détourner sa démarche ? Comment évoquer la vie du poète, sa fuite, sans tomber dans des considérations futiles et hasardeuses ? 

Des interprétation maladroites d'artistes ratés aux commentaires brillants des Brunel et Bonnefoy, force est de reconnaître que l'exégèse et le foisonnement créatif que Rimbaud a - bien malgré lui- engendrés sont particulièrement nombreux. Ce que propose l'exposition "Rimbaudmania", c'est un panel de ce foisonnement. 350 pièces et documents seront exposés dans la galerie des bibliothèques de la Ville de Paris (22, rue Mahler, 75004) à partir du 7 mai 2010, et ce jusqu'au 1er août 2010. 

Le communiqué précise que "l'ensemble constitue la plus grande collection éphémère jamais réunie autour de Rimbaud. Le poète y apparaît aussi bien en acteur fondamental de notre culture, engendré, magnifié, modifié par notre monde, différent certes de ce qu'il aurait peut-être souhaité de son rôle, mais toujours porteur de sens". 

L'exposition est proposée par Claude Jeancolas, bien connu des rimbaldiens pour les nombreux écrits qu'il a consacrés à Arthur. Elle a le mérite d'illustrer le débat sur le mythe et d'être accessible au plus grand nombre : l'entrée ne coûte que 4€ (2€ en tarif réduit). Un aperçu de quelques pièces se trouve ci-dessous : merci à Annabelle Alain de me les avoir communiquées. 

Plus de renseignements sur le site consacré à l'exposition Rimbaudmania. 

 

©Pedro ! Reflet bleu, 2009

 

 

Mugs _I love Rimbaud_, CafePress (USA) Coll.particulière, DR. Cliché Youngtae

 

 

 "My stars in the sky rustled softly", Jodi Bloom pour So Charmed (USA). Visuels Jodi Bloom pour So Charmed, coll. prticulière, cliché Youngtae